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« Chris Pélagie, une sensibilité à fleur de peau » On me le dit souvent.
Je la dois sans doute à mes ancêtres slaves et à ma grand-mère ukrainienne à qui je dois mon nom d’artiste.
Sur l’ancien chemin de Halage à Rueil-Malmaison (Hauts de Seine), où j’ai trouvé refuge dans l’ancien restaurant de Giquel, je travaille été comme hiver. Par tous les temps, je taille sous une tente mais le plus souvent, dans la cave exiguë où s’entassent sous une couche de poussière les blocs de pierre brute que je vais moi-même chercher en carrière. Je travaille toutes sortes de pierre : le calcaire, l’albâtre et le marbre
Je sculpte en taille directe. Souvent les gens me disent : « Chris, pourquoi n’utilises-tu pas des outils électriques, ce que tu réalises en quelques semaines, tu le ferais en trois jours ! » Cela n’a rien de comparable ! Quand je taille à la main, je me laisse guider par la pierre, il y a une véritable relation charnelle entre elle et moi. Je suis en osmose avec la matière et je la respecte. »
Je réalise des pièces de tous les formats : cela peut aller à des sculptures de 0,10 m de haut à des totems pouvant atteindre les 1m70. Même si le travail est différent, au final la sculpture est là.
Quand je parle de mes sculptures à des enfants, je leurs dis souvent qu’il y a dans la pierre des êtres endormis depuis une éternité que j’aide à sortir de leur gangue.
Mes sculptures, dont certaines atteignent plus de deux cent kilos, ont toutes un point commun : une main démesurée, tantôt s’enfonçant dans la terre comme une racine, tantôt s’élevant vers le ciel comme pour toucher les étoiles. Cette main avec laquelle, l’ancienne employée de bureau que j’étais durant dix neuf ans a décidé désormais de tailler les contours de sa nouvelle vie »
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